EPHÉMÉRIDES DU RECTEUR LE COZ 1887 - 1892

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1887. Réfection ou réparation des seuils, pavés et portes d'entrée de l'église1. Pavé devant les autels, les bas-côtés, en dehors de la balustrade. Pavé sous les confessionnaux ; réparation générale du pavé, des toits de l'église et des chapelles : 1.500 f.

1888. Restauration de la Sacristie (peinture unie), des boiseries de l'église : stalles, catafalque, chaire, boiserie du chœur, Fonts Baptismaux... Peinture de 40 statues — Achat d'un confessionnal neuf (Mr Daoulas, Quimper) : 340 f. — St Herbot : 55 f. — Ste Thumette : 65 f. — Armoire des Fonts : 170 f. — Ré-argenture des chandeliers et croix : 300 f. — Dais neuf : 300 f. (Le Grand. Paris. 26 rue Choisy). — Renouvellement du papier au presbytère et peinture 225 f.

Note KBCP :
(1) Lire église du Bourg (Saint-Nonna)

Intérieur de l'Église paroissiale © Nozais

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1888. 8 avril. Le toit de l'église paroissiale étant en très mauvais état et demandant environ 400 f de réparation, par an, le Conseil de Fabrique refuse de voter quelque somme que ce soit pour la réparation de ce toit et en fait donner avis au Ministre des Beaux-Arts puisque l'église — sans que ni recteur ni Fabrique ait été averti — a été classée par quelqu'un au nombre des monuments historiques, en 1884. L'architecte des monuments historiques du Finistère se montre favorable à la restauration du toit, de la voûte et du lambris, en mai 1888 et le 14 juillet 1888 (visite du toit et de la voûte ce jour)

1889. A l'occasion de l'Adoration, en 1889, 10-17 février, on fait une quête pour l'achat d'une Croix en pierre avec Christ, destinée à remplacer la croix (ar Groes Kenn1) élevée à Kérellec en 1828 et abattue par la tempête, le 8 décembre 1886. La croix a été faite par Mr Le Naour, entrepreneur à Quimper, bénite par Mr Le Caré2 de Pont l'Abbé, portée triomphalement le 17 février : 220 f. Adoration : 1ère bande 902 communiants 394 hommes, 508 femmes. 2ème bande : 1.050 c. dont 434 hommes, 616 femmes. Total : 828 hommes -- 1124 femmes = 1952 communions.1800 personnes à la Procession. Mr Le Duc, curé de Douarnenez, Mr le président Rolland, Mr Coatidou, Recteur, Foll, etc, etc, etc.3

— Janvier. Revendication du cimetière de St Pierre pour la Fabrique devant témoin par le recteur. L'administration des Ponts et Chaussées, celle des Postes et Télégraphie,

Note KBCP :
(1) Kemm (changement) ou Remm (rhumatisme) : transcription sous toutes réserves (première lettre illisible)
(2) Lire Le Kerrest
(3) Phrase retranscrite sous toutes réserves (original illisible et raturé)


Toit Sud de l'Église paroissiale du bourg © Artaud

Chapelle Saint-Pierre © Dantan


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celle de la Marine, s'émeuvent, font des enquêtes... finalement elles reconnaissent les droits de la Fabrique contre ceux qui veulent vendre les Communaux de la Joie et la chapelle de N.-D. de la Joie. Voir cette délibération (10 fév. 1889).

26 mars 1889. Mr Le Bleis est nommé 1er vicaire à Scaër et est remplacé par Mr Caër, vicaire à Scaër.
Juin. — Demande d'un deuxième vicaire (voir délib. du 16 juin). — Projet de revendication de la propriété de l'ancien presbytère de Pénity. Revendication officieuse faite par le recteur au maire, à q.q. conseillers municipaux. Revendication officielle ajournée suivant conseil de l'évêché.

1890. Restauration complète, embellissement, repiquage, peinture de la Chapelle de N.-D. de la Joie, de St Pierre, de St Guénolé, de la Magdeleine, de St Marc. — Arrivée d'un deuxième vicaire le 1er mars 1890 : Mr Henry, maître d'Études au Collège de St Pol de Léon. Voir la délibération du Conseil de Fabrique...

Plus de 3.000 f de réparations aux chapelles. Réparations des ornements. — Achat de voiles pour les statues (Passion)

1891. — Les mesures prises pour un traitement convenable à un deuxième vicaire ont réussi la 1ère année. Mr Henry a réalisé 2045 f.

Le 9 mai, Mr Bigot vient examiner l'état de la charpente et de la toiture de l'église. Le maire, Jean Guiziou, de Poulguen-Vras, toujours réservé, sinon opposé, est loin de promettre son concours pour la restauration de l'église. "La commune n'a jamais rien demandé à la Fabrique ! Je dois prendre les intérêts de mes administrés !" Comme si, vraiment, il se trouvait en face d'oppresseurs, de pressureurs !!!!


Le presbytère et la chapelle de Pennity ©


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octobre 1891. Achat d'une garniture de fleurs (pots de fleurs et arbustes) pour le maître autel ; coût : 150 f, chez Mme Lafolye, Vannes.
8 nov. Dorure de la Gde Croix de Cuivre (160 f) ; argenture d'une Pte Croix (50 f) ; réparation de 4 candélabres (2 pour N.-D. de la Joie) 40 f. -- Réparation des chandeliers et de Louchers1 : 4 f (Total 254 f).

Nuit du 10 au 11 novembre 1891. Ouragan épouvantable ravageant Penmarc'h. 400 mètres carrés d'ardoises emportés du toit de l'église paroissiale que tous voient en mauvais état, planches et fermes pourries. Le tiers de l'église est inondé. Démarches à Quimper, à Paris : la Direction des Beaux Arts demande 12.000 f à Penmarc'h sur un devis de 38.329 f 30 c, les B. Arts fournissent le reste. Grande et pénible entreprise (Voir le Dossier spécial des Travaux de restauration de l'Église paroissiale et le Cahier des délibérations du Conseil de Fabrique du mois d'avril 1888 à la fin de 1892).

Dans sa séance extraordinaire du 22 nov., le Cons. de la Fab. note un emprunt de six mille francs, demande 6.000 f à la Commune, secours au Département et à l'État ; on écrit à M.M. Le Guen et Astor, sénateurs, à Mr Cosmao-Duménez, député (à Pont l'Abbé).

Le 6 Xbre 1891, Mr Le Coz, recteur, se présente à la mairie avant l'ouverture du Conseil Municipal qui est assez mal disposé, exposes la situation, propose une solution facile (surtaxe de 0,05 ou 0,07 ½ f par litre d'eau-de-vie càd 10 ou 15 par hect d'alcool pur donnant un rendement approximatif de 2.500 f à 3.800 f par an, ou un emprunt sur le Crédit Foncier 10 ans. Résultat de cette démarche : 3.000 f votés, extinguibles en 10 ans sur Crédit Foncier. La Commune est forcée de bâtir une maison pour Postes et Télégraphe, de payer une forte somme au Crédit Foncier chaque année pour les Écoles,

Note KBCP :
 (1) Un loucher ou hagioscope (du grec : άγιος, « saint » et σκοπός, « voir ») est, en architecture, une ouverture (ou oculus) aménagée dans un mur intérieur ou extérieur d'un sanctuaire catholique permettant aux personnes situées à l'extérieur de cet espace de suivre la célébration avec une vue sur l'autel (Wikipédia).


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pour nouvelles routes...est menacée, et justement, d'être forcée d'acheter un cimetière neuf. Tout cela, est vrai, en général et, je soutiens qu'en votant une surtaxe le Conseil Communal aurait fait preuve de science administrative et se serait facilement procuré une rente annuelle de 6.000 f, de l'aveu de plusieurs membres compétents du Conseil, en votant une surtaxe de 15 f par hectolitre d'alcool, impôt indirect qui aurait pesé sur les visiteurs, touristes et sur les innombrables ivrognes de l'endroit. Le Conseil Communal a préféré imiter la Fabrique (1) : il a eu tort. Demi mesure, système Montauban. Les conseillers ne voient qu'une chose : la prochaine élection de mai ! "Attention ! N'indisposons personne !" Sans l'intervention et les explications du recteur, avant la séance, le Conseil n'aurait rien voté. C'était entendu. Le recteur a dit, en quittant la salle : "Je suis venu ici pour aider à éclaircir la situation, pour mettre en commun nos lumières, non pour vous tromper, pour extorquer déloyalement de l'argent à la Commune. Je vous dit la vérité : si je ne la disais pas franchement, si je voulais tromper mes paroissiens, ma place ne serait pas tout à l'heure à l'autel pour chanter la grand' messe, elle serait sur la route de Pont l'Abbé, filant à grand train d'une paroisse que je serais indigne de gouverner. Chose étrange ! Quand Mr le Maire a proposé 2.000 f de secours, les esprits les plus prévenus contre la Fabrique (D. et Pen.) ont dit hautement : "Soyons dignes ! Votons trois mille francs. Ce qui a été fait.

Note du recteur Quiniou, en marge :1
Notons que la Fabrique ne pourrait voter qu'un emprunt. La Commune pouvait et devait voter une surtaxe, éventuellement voter un emprunt pesant entièrement sur les habitants.

Note KBCP :
(1) Cette annotation a forcément été écrite après 1911, quand le recteur Quiniou, successeur du Recteur Le Coz, a pris connaissance de ces éphémérides. 


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Le 27 Xbre 1872, sur une nouvelle demande du Recteur, le Conseil Municipal vote encore une somme de 1.000 f : il aurait pu et du être voté 3.000 f, ce qui aurait porté la souscription à 6.000 f, somme que l'État lui demande.

— Xbre 1891. Réfection des 3/4 de la toiture nord, bout oriental, de N.-D. de la Joie ; planchettes neuves en sapin sous ardoises : coût 850 f. Par suite de l'ouragan du 11 9bre 91.

1892

Le 1er janvier 1892. À cause de l'exemple, de l’entraînement et surtout de l'ordre de Monseigneur Lamarche, nous sommes obligés de mettre la pendule de l'église à l'heure de Paris qui est de 26 mn 40 s avant celle qui a été créée à Penmarc'h par le Bon Dieu au commencement du monde. On recule les offices de 30 mn.

10 février. Le département vote 1.000 f pour l'Église de Penmarc'h.
— Le Ministère des Beaux-arts accorde 13.000 f. Le Ministère des Cultes accorde 13.000 f. Il manque 2.000 f environ. Mr le Recteur de Penmarc'h garantit qu'il trouvera 2.000 f en faisant une quête. (1)
Total = Bx-Arts = 13.000 f - Cultes = 13.000 f - Fabrique = 8.000 f - Commune = 4.000 f - Département = 1.000 f = Total général = 39.000 f. 24 fév. 92
— Janvier-février 1892. Les démarches réussissent jusqu'au 20 juillet 1892. Le Conseil de la Fabrique a fini sa mission. Adjudication pour le 6 août redue impossible par l'inqualifiable obstruction du maire, même obstruction le 20 août. Mr le Recteur explique la situation, le Dimanche.
11 7bre, reçoit lettre de Mr Goût, répond. Mr le Maire tâche d'expliquer sa conduite après la messe. (voir le registre spécial, ou notes spéciales)

Note en marge :
(1) Mr le Recteur a fait une quête dans chaque maison. Résultat : 1.340 ! C'est bien la peine d'aller tendre la main en faveur des paroissiens !

Toiture Nord de la Chapelle de la joie © Villard


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Démarches de Mr le Recteur à la préfecture, le 18 octobre, protestation : "qu'avons nous fait à la France pour être traités en parias ? D'un côté on nous défend de toucher à notre église parce-que c'est un monument historique, d'un autre côté, la Direction des monuments historiques semble compter avec ceux qui font une obstruction si inepte... En Chine, malgré les mandarins, il est plus facile de bâtir une église qu'il ne l'est en France !..." La Préfecture promet son concours.
De fait, le 4 novembre, les premiers soumissionnaires Mr Le Moine, de Paris et Mr Kérusoré, de Pont l'Abbé sont appelé à une adjudication restreinte à Quimper.
Le 19 novembre. Mr Kéruzoré qui, en août, soumissionnait à 8 % de rabais, ne se présente pas. Mr Le Moine est adjudicataire à 5 % et vient à Penmarc'h le 21 9bre accompagné de Mr Goût et de Mr Boyer, architecte, inspecteur des travaux.

1893 - 1898